jeudi 10 avril 2008

Je suis encore un chêne

Un rayon de soleil vient paresseusement éclairer ta table, un pauvre rayon perdu du mois de mars, qui arrive comme un miraculé après tant d'averses. Tu souris, l'hiver se termine, le beau temps devrait revenir. La semaine a été désastreuse de ce côté-là, c'est bien d'avoir un petit espoir pour la fin. Dehors le ciel se dégage provisoirement, les arbres n'ont pas encore de feuilles vertes, mais ça va venir.

Tiens, justement dans l'arbre, un oiseau. On dirait un corbeau ... C'est un corbeau, non ? Malgré tout, c'est joli un corbeau. Qu'est-ce qu'il fabrique ? La branche de l'arbre sur laquelle il s'est posé tremble beaucoup, il a pas l'air si lourd pourtant, les apparences sont trompeuses. Il s'envole et se pose sur le sol. Il n'arrive même pas à attraper le bout de bois mort qu'il visait ... Après quelques tentatives, ça y est, il l'a. Quel idiot, il n'arrive plus à décoller, maintenant ! Il visait trop gros pour lui. Ah si, c'est bon, il est retourné dans son arbre, mais il paraît hésiter. Ben alors ? Il a pris une branche pour faire son nid sans savoir où il voulait le faire ? Décidément, un corbeau, ce n'est pas très intelligent ...

Ah, il y a du mouvement, en bas. Enfin, du mouvement, c'est vite dit : juste un garçon qui passe. Mais tu l'as déjà vu, tu le vois tout le temps. C'est ses cheveux, forcément, on ne peut pas ne pas le remarquer. Ce n'est pas le seul dans ce cas, mais il faut dire que lui, c'est particulier. Au moins une fois par jour, même de loin, tu le reconnais. Evidemment tu ne sais toujours pas comment il s'appelle, d'ailleurs tu t'en fiches, non ? Non, pas tant que ça ... Il t'intéresse, en fin de compte. Tu aimerais bien en savoir plus sur lui, mais tout ce que tu peux faire, c'est imaginer. Parce que vous n'avez aucune raison de vous parler.

En face, une fenêtre s'ouvre, sur quelqu'un que tu n'as jamais vu, ou alors tu ne te rappelles pas. Qu'est-ce qu'ils font, en face ? Ils ont l'air de s'amuser, eux aussi ... Le garçon de toute à l'heure a disparu, il marchait vite. Il n'y a plus personne, maintenant. Le soleil disparaît, caché par un nuage ... Le corbeau est parti aussi. A la place, tu as le droit à un magnifique pigeon ! Ces saletés qui ont envahi Paris, oui, tu as l'habitude. Depuis que tu es en âge de savoir ce que c'est, un pigeon, tu t'es entraînée à ...


"... Le géant, qui souffrait, blessé,
De mille morts, de mille peines,
Eut un sourire triste et beau ;
Et, avant de mourir, regardant le roseau,
Lui dit : "Je suis encore un chêne." "


Merde, tu rêves. Tu ne sais même plus où on en est.

"Bien, je crois que ma collègue a davantage axé sa correction sur le côté comique du texte ..."

Et ben, ça promet ...

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